10 June 2008

Bienvenue à Boboland

Le nouveau Dupuy et Berberian est sorti !
(Monsieur Jean étant ma BD préférée,
je l'ai vite commandée à la Fnac)


C'est quoi les BOBOS ?

Selon Leslie Brown, journaliste anglaise, « LES BOBOS, c'est un couple, un bébé, une poussette trois roues, le mec pousse la poussette et la femme est devant ».

C'est un journaliste américain qui a inventé l'expression « bobos » pour désigner cette « catégorie socioprofessionnelle urbaine, aisée, progressiste qui délaisse les quartiers bourgeois pour des quartiers populaires ».

Les bobos dans la ville
Documentaire d’Amal Moghaizel (France, 2006, 42mn)
Coproduction : Amip, ARTE France

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Bienvenue à Boboland !

Belleville, à Paris, quartier populaire et multiethnique par excellence. À l’écart des rues bruyantes et animées, protégée par une porte cochère équipée d’un digicode, une jolie cour pavée apparaît comme un havre de tranquillité.

Les nouveaux propriétaires sont graphistes, peintres, journalistes, photographes, architectes ou designers, ils ont rénové leur habitat et goûtent un certain art de vivre.

À Londres, c’est une ancienne usine située au coeur d’un quartier pauvre qui fait l’objet d’une réhabilitation. Lofts, baies vitrées, entrées surveillées : les clients se bousculent pour accéder à cet îlot protégé, malgré les réactions hostiles du voisinage…

Consommateur mais écolo, artiste mais friqué, humaniste dans les mots mais égoïste dans les faits, le bobo est souvent représenté comme un être en contradiction fondamentale, animé d'un besoin trop superficiel de bien faire.
Ici, pas de personnage central, l'œuvre est chorale et se fait fort de n'épargner personne. Certains sont pourtant récurrents, comme Jean-No l'inventeur angoissé du « Vertical eye », ou Jean-Jean le journaleux irresponsable, odieux et briseur de cœur. Mais aucun ne suscite véritablement l'empathie, ils sont tous victimes de leur propre nombrilisme, de leurs lubies. Déphasée, la jeune fille qui pose son livre sur un banc pour qu'un inconnu puisse le lire ne comprend pas qu'un éboueur ait pour mission de jeter l'objet ; dépressif, le Jean-No précédemment cité s'accroche à une idée pourtant bête comme chou qui consiste à filmer verticalement au lieu d'horizontalement... Tous vivent dans le culte des paillettes et l'illusion de participer à l'amélioration du monde grâce au commerce équitable.
Drôle et pertinent, l'album présente des personnages délibérément archétypaux, auxquels on peut difficilement s'identifier mais à qui on peut facilement tout pardonner, à l'exception du mari soûlard ou du journaliste coucheur. On leur pardonne, parce qu'à y bien réfléchir, on n'a pas trouvé de communauté plus appréciable que les bobos dans le monde d'aujourd'hui...
Krinein magazine
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