03 July 2007

Branle bas de combat

Branle bas de combat

A 7h00 du matin, c’est le « branle bas de combat »[1] chez les flatmates de Pretoria avenue.
Sur le parquet du salon sont éparpillés des instruments de musique, qui ont servi la veille dans la cuisine a casser les oreilles de tous les occupants, accompagnés par la voix discordante d’Elzaz criant « Undress me now » dans une télécommande en guise de micro.

Dans la cuisine, des bananes s’amoncèlent dans cinq plats différents, quelquefois des personnages incongrus s’amusent même a les entasser sur la table du jardin pour en faire une vidéo ~pour faire semblant que c’est un éléphant qui les voit en rêve ces bananes.

Dans la pièce du bas, c’est la landlord de Scotland qui dort parmi les abajours esseulés, le fer a repasser en équilibre, des culottes pas sèches et des tapis enroulés.

Au premier, Colin et Tarel dorment sur un matelas de trois mètres d’épaisseur qui leur colle le nez au plafond, avant d’emménager bientôt sur la péniche qu’ils viennent d’acheter sur un coup de tête, surnommée « pound a bowl » en honneur des étales de Walthamstow Market.
Update: hier, Tarel s'est releve un peu vite du matelas, ce qui a eu pour effet d'ejecter Colin en l'air qui s'est fracasse la tete dans la lampe et a eclate l'ampoule.
Puis elle a spraye son epaule endolori (a elle) et a malencontreusement gaze Colin qui est alle s'asseoir sur mon escalier avec son ordi, les yeux larmoyants et mort de rire.
Tout ce tintamare et cette rigolade a fait que je me suis levee pour aller voir ce qui se passait, et j'ai pu ainsi ajouter ces anecdotes a mon histoire !

Comment reconnaître qui est levé le matin ? c’est facile : si vous entendez les portes qui claquent, un rire grave et une énergie matinale alors que tout le monde a la tête dans le pâté, c’est Colin !

Une « petite bédouine » (un sweater a capuche comme haut de pyjama) assise sur le tabouret bionique au bar de la cuisine, deux de tension a tremper son pain beurré dans son bol de café au lait, ouvrant régulièrement tous les tiroirs de tout le monde a la recherche de bouffe en cas d’extrême fooding, et ben c’est moi (hier j'ai vole des patates!).

Une ombre sourde qui passe en coup de vent, dévale les escaliers, et disparaît par la porte d'entrée, ou dans le sens inverse, suivant si c’est le matin ou le soir, c’est Karen la colloc invisible de Nouvelle Zélande (heureusement qu’elle a déménagé sans dire au revoir), maintenant remplacée par une allemande ~ dont je ne peux pas vous dire encore grand-chose, étant donné qu’elle vient d’emménager il y a 2 jours.

Toujours au premier, une grande perche qui passe silencieusement a larges enjambées, et qui regarde les poissons dans la mare l’air concerné, c’est Colin number 2 (c’est vrai des fois ils bougent plus et on croit qu’ils sont morts, même que une fois c’est arrive pour de vrai et Colin l’a jeté a la poubelle).
Il ne parle pas beaucoup mais il rigole bien à mes blagues, donc c’est le principal.

Un italiano a la langue percée, un peu « manic » selon notre proprio, qui jure qu’il acceptera de nettoyer les toilettes, c’est Matteo, qui va emménager d’ici une quinzaine.
Ah mais non rectification, il vient d'annuler a cause d'un probleme, bien dommage, tant pis il va m'inviter a boire un verre en cachette de sa copine !
Alors c'est reparti pou les recherches collocs...

Moralité: vous voyez que je peux écrire aussi des trucs sympas sur les flatmates !

(et pas seulement des critiques).


[1]
Cette expression est empruntée au langage de la marine. Au XVIIe siècle, les "branles" désignaient les hamacs qui faisaient office de lits aux marins. Le "branle-bas" correspondait à un signal émis sur le navire le matin, et suite auquel chacun devait décrocher son hamac et nettoyer le bateau. Il existait également "le branle-bas de combat", qui était un signal émis lorsque le bateau allait être attaqué. Les marins devaient alors décrocher leur couchage pour pouvoir avoir plus de place lors de la bataille. Tout ceci se faisait le plus rapidement possible, donc dans l'agitation. C'est à partir du XIXe siècle que l'expression a commencé à être employée au sens figuré, symbolisant alors un remue-ménage, une agitation désorganisée.

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