Panique à Compiègne: mes parents ont égaré leurs tickets d'Eurostar. D'habitude ils sont posés sur le petit secrétaire d'acajou, mais branle bas de combat entre le Figaro et les tickets de PMU, mon beau père a décidé de mettre de l'ordre dans ses documents.
Ils ont dû malencontreusement finir dans la corbeille à papier: ma mère fait une crise de nerfs.
A neuf heures du matin, ils retournent à la SNCF acheter de nouveaux billets, deux fois plus chers. A 10h45 ils ouvrent un tiroir, et les billets réaparaissent comme par enchantement.
Impossible de se faire rembourser, on invite mon cousin Benoît à venir passer un petit week end à Londres.
La komandatoure haletante, m'énumère au téléphone la liste des cadeaux qu'elle me rapporte dans sa valise roulante: au milieu des bas (collants couleur chair ou dim up à dentelle ?...), des sous-vêtements (parure La Perla ou grosse culotte blanche de chez Monoprix?...), des gels douche à la fleur d'oranger Le Petit Marseillais et du Pain Poîlane, elle me crie tout à coup dans le combiné : veux-tu que je te rapporte tes "patins à roulettes"??!!!
Comme mon beau père sera là pour porter les bagages, elle m'annonce ravie "je te raporte ton robot !, comme ça tu pourras faire pleins de recettes" (et reprendre 3 kilos).
Ensuite j'ai droit aux nouvelles de province, come quoi, la fille de la Comtesse a eu un petit garçon Pierre-Louis, qu'elle, elle aurait préféré Pierre-Emmanuel, qu'il lui ressemble, et que donc il est drôlement laid, mais surtout il faut pas le dire, non vraiment ce serait mal poli!
Ils arrivent donc le 30, mon cousin arrive le 1 et ça va faire du monde tout ça, il va falloir que je pense à dormir et prendre des tranxènes en prévision des:
_"arrête ton tabac ! ah elle fume trop !"
_"fais toi bien à manger surtout !"
Enfin, du moment qu'elle rapporte son Paris Match et son Voici, ça devrait aller...
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