22 July 2007

Les aleas d'un tour organise

Si l’itinéraire longuement prépare à l’avance se déroulait réglé comme du papier a musique, au millimètre près, ce serait trop beau.
Des horaires précis ne sont jamais respectés, car il ne faut pas oublier les aléas.
Les causes de retard peuvent être variées et nombreuses :

Cela va du client qui arrive en jean & baskets pour dîner au restaurant étoilé au guide Michelin, alors que l’on avait bien précisé a l’avance le dress code « Smart / no jeans/no trainers ». Résultat : il est obligé de remonter dans sa chambre se changer pendant que tout le monde l’attend prêts à partir, dans le lobby de l’hôtel.

Il y aussi l’adresse que votre collègue en charge du dossier avant vous, vous a passée, et qui se révèle être la mauvaise, bien évidemment a la dernière minute, lorsque vous êtes arrivés sur le prétendu lieu de visite, l’adresse n’ayant pas été confirmée au préalable par la cliente, comme vous le pensiez, bien qu’elle ait été mentionnée dans l’itinéraire. Résultat : le chauffeur comprend mal la nouvelle indication, et nous emmène dans un bled paumé ou le car manque de rester coincé dans une rue trop étroite, et il prend la sortie 28 alors qu’on lui avait bien précisé la sortie 27 : on arrive avec 15 minutes de retard, ce qui chamboule tout le reste du programme et les clients sont mécontents : c’est pour votre pomme.

Pendant le check in, vous préparez toutes les clés en ordre alphabétique, que vous étalez soigneusement sur votre « hospitality desk », mais les clients parviennent a lire leur nom a l’envers, et se servent eux-mêmes sans attendre sagement que vous leur attribuez leur clef, tickez leur nom sur la rooming list, et donnez les indications d’accès. Résultat : vous ne savez plus ou vous en etes, vous n’avez pas eu le temps de ticker tous les noms, vous ne savez plus qui a pris quelle clé, et celles posées precautioneusement a droite qui nécessitaient une explication compliquée en un minimum de temps (prendre l’ascenseur a droite, passer devant le bar, puis changer d’ascenseur au deuxième étage, un membre de hôtel sera la pour vous indiquer) ont été mélangées avec les clés de gauche dont l’accès n’est pas le même., et vous ne savez plus qui doit aller ou. Vous avez envie de leur faire avaler leur carte magnétique, mais vous vous retenez et concentrez sur les cartes grises éparpillées.

Ou encore, les cartons aux noms des convives disposés sur les tables des restaurants, ont été ramassées a la va vite, la ou ils avaient été regroupés, pour vous apercevoir trop tard (c'est-à-dire 20 heures après, dans une autre ville, une demie heure avant le prochain dîner) qu’il en manque deux. Résultat : on est obligé à la dernière minute de réimprimer les noms, avec une police approximative, et de coller des étiquettes pour cacher le nom de l’ancien invité qui apparaît en transparence sous la nouvelle étiquette. Lors du plan de table, catastrophe, un des japonais est placé autour de la table ronde, mais dos a la porte : erreur monumentale, étant donné que dans leur culture, cela porte malheur. Il faut réajuster les emplacements, vérifier qu’il n’y ait pas d’erreur commise sur les menus, retirer le plan de table à l’entrée, vu qu’il a été modifié pendant votre trajet en taxi, alors que vous étiez en double appel avec les musiciens de l’animation.

Enfin, lorsque votre patron vous fait un caca nerveux (« I am very upset ! ») devant les réceptionnistes qui ignoraient que les extras des 3 VIPs devaient être mis sur sa chambre, vous lui assurez convaincante et désolée de cette omission malencontreuse, que vous l’aviez pourtant bien signalé la veille a l’équipe de nuit, tout en mettant a jour votre programme détaillé du lendemain sur le tableau, et mis les bouteilles d’eau au frais pour le trajet jusqu'à la gare, et que vous étiez la dernière a quitter le lobby, en soulignant bien qu’il était minuit et demi passées.

Vous prenez quelques jours de congés pour finir le week end en Bretagne et par la même occasion vous remettre du périple éprouvant, (malgré le stress généré par la petitesse des lieux ~ le mobile home délabré de vos parents ~ par le monologue incessant de votre mère ~ traumatisée de ne pas réussir a se baigner dans la mer, elle qui d’habitude est tellement dynamique, par sa crise de nerfs ~ vu que des gosses ont achevé ses hortensias a coups de raquettes, par la crise familiale en plein restaurant ~ comme vous avez osé demander la différence entre un œuf miroir et un œuf brouillé pour votre galette de sarrasin).
Vous rapportez caramels au beurre salé et terrines de traiteur pour vos collocs partis emménager sur une péniche, votre frère qui veut un énieme pot de sel, pour ajouter a sa collection de guérande, et des « kouignettes » bien grasses, pleines de beurre et de sucre, pour écoeurer vos collègues qui vont vous saouler dès votre retour au bureau.
Pour vous-même, étant donné votre individualisme marqué, vous vous gâtez en fringues supplémentaires, nourriture française raffinée, introuvable à Londres et produits de beauté qui débordent de votre sac de toilette.

Vous êtes contente et vous vous marrez toute seule dans le train au milieu des passagers abrutis de sommeil, ayant raconté cette nouvelle aventure, tout en étant parvenue a garder le sens de l’humour, et en vous répétant que le meilleur moyen d’apprendre et d’avancer, c’est par ses propres erreurs.

Elsa Swietlik, le 22/07/07

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